Et on dit la vérité : mémoires

Originaire d'une petite ville de Tchécoslovaquie, Milos Forman avait huit ans quand son père fut déporté par la Gestapo, dix ans lorsque sa mère connut le même sort. Il ne devait plus les revoir.

Après ses études à Prague, où il eut Milan Kundera pour professeur et Václav Havel comme camarade, le jeune homme choisit le théâtre et le cinéma. Malgré les mœurs et les contraintes d'une bureaucratie stalinienne, il s'imposa comme le créateur de la «nouvelle vague» tchèque. L'As de pique, Les Amours d'une blonde, Au feu, les pompiers deviendront partout des classiques de cinémathèque.

C'est en émigrant à New York que Milos Forman pourra enfin réaliser son rêve : faire de grands films en toute liberté : Vol au-dessus d'un nid de coucou, Hair, Ragtime... Dans chacune de ces œuvres domine le non-conformisme du cinéaste. Suprême insolence, pour tourner Amadeus, il choisit Prague où les dirigeants communistes, avides de dollars, déroulent le tapis rouge pour le retour de l'enfant prodigue. Ce film obtiendra huit oscars, un record !

L'itinéraire cinématographique de Milos Forman est, pour lui, l'occasion de raconter une vie amoureuse bien remplie et les vicissitudes d'une carrière parfois ubuesque, parfois difficile, de révéler les dessous des tournages et les mesquineries de certains producteurs, et de brosser des portraits savoureux d'acteurs connus ou inconnus.

Ecrits avec beaucoup de verve et d'humour, ces mémoires constituent une belle contribution à l'histoire du cinéma tout en retraçant l'aventure d'un homme qui s'était juré, dès l'enfance, de connaître «l'âpre bonheur des vainqueurs incorrigibles».