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En mars 1832, Balzac - qui a trente-trois ans et dont les Scènes de la vie privée et les Romans et contes philosophiques ont fait un auteur célèbre et adulé par les femmes - reçoit une lettre d'une admiratrice anonyme, signée l'Etrangère. Cette lettre, partie d'Odessa un mois plus tôt, pleine d'éloges enthousiastes mais émaillée de remarques critiques, enflamme l'imagination du romancier et le pousse à entrer en correspondance avec celle qui, dix-huit ans plus tard, deviendra sa femme...
Durant toutes ces années, Balzac adresse à l'Etrangère, qu'il ne voit d'abord qu'épisodiquement à Neuchâtel, à Genève, à Saint-Pétersbourg, à Dresde, avant de l'attirer à Paris, plus de quatre cents lettres, souvent de plusieurs douzaines de pages. Il lui parle de son travail, de ses projets, de ses ennuis d'argent, de ses relations littéraires et mondaines. Bien plus que Madame de Berny, la duchesse d'Abrantès ou la comtesse Guidoboni-Visconti, l'Etrangère est sa confidente, sa sœur, sa maîtresse, sa mère. Balzac lui confie ses pensées les plus intimes ; il lui explique son œuvre et lui dévoile son âme. Leur correspondance est l'un des plus beaux romans d'amour du XIXe siècle et le meilleur commentaire de La Comédie humaine.
Robert Kopp