In the sale you will find especially cheap items or current promotions.
Want to part with books, CDs, movies or games? Sell everything on momox.com
Tels qu'ils s'offrent à nous, ces Mémoires des trente premières années de la vie de Dumas ont connu, le temps de leur écriture, la chute des Orléans, la proclamation d'une république, l'insurrection de la misère, l'élection d'un président de la République, le coup d'Etat de ce même président, le rétablissement de l'Empire. Le projet initial - la chronique des événements - a peu à peu laissé place à la revendication, l'enthousiasme à l'amertume, l'amitié et l'admiration au regret. Le Dumas du début n'est pas celui des derniers feuilletons incohérents du Mousquetaire, il a en chemin traversé l'échec du Théâtre-Historique, les désillusions politiques, l'exil des banqueroutiers, la fraternité avec ses anciens compagnons d'armes, l'espérance d'une nouvelle renaissance par la grâce d'un journal. Il a vieilli, le monde autour de lui s'est dépeuplé : est-ce la raison qui lui a fait interrompre ses Mémoires ? Dumas voulait que ceux-ci constituent les «archives littéraires du XIXe siècle» ; ils risquaient désormais d'en être la nécropole. Malgré la promesse, faite à ses lecteurs et à lui-même, qui clôt les Mémoires, Dumas ne reprendra jamais la plume.
Triptyque inachevé - au centre Alexandre Dumas ; à droite ses frères et sœurs en art ; à gauche, une peinture d'histoire -, les Mémoires baignent dans une lumière radieuse dont la source multiple (clarté de l'enfance, feux du romantisme, soleil de Juillet) prête à la figure de Dumas un halo de gloire.
Claude Schopp