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On a souvent écrit sur Louis XI. Mais, depuis cinquante ans, de nouveaux documents sont apparus et les travaux se sont multipliés, souvent liés à l'élargissement du regard des historiens sur les structures politiques, juridiques et financières comme sur les relations du politique et de l'économique. Le temps semblait venu de faire le point.
L'imagerie romantique a ancré le souvenir de l'homme au chapeau constellé de médailles pieuses, du captif de Péronne, du visiteur cynique de ses prisonniers en cage, du démolisseur de l'état bourguignon. On connaît l'enfance difficile du fils du «roi de Bourges», et la dramatique impatience d'un héritier qui se lasse d'attendre le pouvoir. Le portrait a de longtemps été fait du roi sournois qui se déguise en bourgeois pour écouter aux carrefours.
On ne saurait nier les ombres, qui sont celles du temps. Louis XI n'a inventé ni la cruauté ni la duplicité. Il précède de peu Machiavel et annonce Richelieu. Car, si les moyens sont ceux du temps, les objectifs sont étonnamment modernes. Il faut assurer l'indépendance, politique aussi bien qu'économique, de la France en Europe, et affermir la souveraineté du pouvoir royal et la force de l'Etat face à la haute féodalité.
L'homme est stupéfiant, aussi bavard que méfiant, ne cessant de dicter des lettres que pour entretenir des ambassadeurs et aussi pour traquer le cerf et le sanglier. Informé de tout, il prend lui-même les grandes comme les petites décisions. Il ne cesse de faire la guerre, ou de financer pour que les autres la fassent, et de rêver d'une paix qu'à la fin il réalise aussi bien en France qu'en Italie.
Il n'aura voulu qu'être le premier serviteur de la Couronne. Faire son métier de roi.