Deauville, noir... et passe

L'auteur situe l'action de son roman, en 1967, dans une station balnéaire qu'il dénomme Deauville, sans doute parce qu'il y pleut souvent, mais je peux vous attester que, bien que la topographie en soit assez exacte, toute ressemblance avec les habitants et les estivants de notre cité tiendrait de la pure coïncidence.

Un jeune homme, vaguement journaliste et qui dans son enfance a beaucoup lu Emil et les détectives, y découvre le cadavre d'un autre jeune homme.

A la recherche du criminel, il entre en relation avec de nombreuses femmes.

On pourrait dire aussi qu'à la recherche de la femme, il entre en relation avec de nombreux criminels.

Il pourrait y avoir de L'Education sentimentale là-dedans. N'est-il d'ailleurs pas écrit, à la page 195 : «Trois mouettes braillardes s'étaient perchées sur le sommet du crâne de Gustave Flaubert, et fientaient sur sa fière moustache» ?

Oui, je suis un libraire qui lit encore.

Je me permettrai donc de vous recommander ce roman, policier sans être noir, sentimental sans être rose, dans lequel l'ironie tempère l'émotion, mais qu'il ne faudrait cependant pas mettre entre toutes les mains, car il renferme des passages qui ne sont pas dépourvus de verdeur.

Pour le libraire de Deauville, C.S.