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« Le bonheur nous hante, comme un beau souvenir ou un rêve, comme une perte et une promesse. » Tels sont les premiers mots de Michael Edwards qui nous propose de réfléchir à des manières contrastées de concevoir la vie sur terre, résumées dans deux expressions : le bonheur d'être ici (Claudel) et n'importe où hors du monde (Baudelaire). Faut-il situer le bonheur dans un ailleurs, au risque de dévaloriser la Terre et de rejeter le cadeau, le présent, qui nous est fait ? Ou approfondir le bonheur de l'ici, dans l'espoir de trouver l'infini dans l'inépuisable fini, et de voir chaque être, chaque objet irradié par l'inconnu, le neuf, le possible ?
Comment la littérature, la peinture et la musique découvrent-elles et chantent-elles ce bonheur, au sein d'un monde aussi malheureux et malade ?
Dans cet essai qui renoue avec De l'émerveillement, Michael Edwards nous invite à méditer sur le plaisir de la poésie et de l'art, en commentant notamment des oeuvres de Rousseau, Proust, Valéry, Whitman, Manet ou Haendel. Mais il s'attarde aussi de façon originale sur l'enfer de Dante, la joie dans L'Ecclésiaste ou tout simplement sur l'extase du passant sur le pont des Arts.