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Parti d'à peine 1 % en 1981 et totalisant 15 % des voix en 1997, le Front national s'enracine scrutin après scrutin. Il gagne des couches sociales et des régions qui normalement devraient lui résister et se trouve en mesure de mettre en échec la droite classique.
Pourtant, ni les idées, ni le discours, ni les méthodes de l'extrême droite n'ont changé depuis les temps anciens de la Révolution nationale, de la vague poujadiste et de l'Algérie française. D'où vient alors qu'elle séduise aujourd'hui ? A-t-on tout dit quand on a dénoncé certaines compromissions passées de la droite ou certaines tentatives d'instrumentalisation par François Mitterrand ?
A vouloir faire l'économie d'une analyse minutieuse des suffrages sur le terrain, à refuser de voir que le Front national est désormais un parti attrape-tout drainant une clientèle hétéroclite aux profils très contrastés, bref à méconnaître et à sous-estimer l'adversaire en répétant inlassablement les mêmes stéréotypes sur le mode incantatoire, les partis démocratiques - et la nation avec eux - s'exposent à de très durs réveils : les scénarios les plus probables ne sont en effet pas ceux qui prévoient une décrue de l'extrême droite.
Donnant ici la première synthèse des recherches et des dossiers qu'il accumule depuis plus de quinze ans, Pascal Perrineau replace le «symptôme Le Pen» dans l'histoire politique des vingt dernières années. Proposant un certain nombre d'explications (car il y en a de multiples) et esquissant le portrait de catégories types (il y en a de multiples également) d'électeurs du Front national, il éclaire d'une science très sûre un débat presque toujours faussé par les enjeux politiciens.