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«Voilà un deuil pour toute l'Europe. On perd une bonne princesse et c'est chose rare.» Cet éloge, écrit par le chroniqueur Mathieu Marais au lendemain de la mort de la Palatine, est sans doute la plus belle oraison funèbre d'une femme exceptionnelle, que l'on a trop souvent décrite comme une Allemande à peine dégrossie dont les manières rustiques et le caractère sauvage auraient déparé la cour la plus raffinée du monde...
Epouse de Monsieur, duc d'Orléans, et donc belle-sœur de Louis XIV, mère du Régent, ennemie farouche de Mme de Maintenon, Madame est un témoin capital du Grand Siècle. Sa jeunesse mouvementée en Allemagne, son mariage avec un prince qui n'avait d'yeux que pour ses mignons, les cinquante années qu'elle passa à Versailles font d'elle un personnage hors du commun.
Peu d'existences de cette époque sont si bien documentées et pourtant si mal connues. Née dans une famille d'incorrigibles épistoliers, la Palatine correspondit avec la plupart des cours d'Europe : elle aurait écrit près de 60 000 lettres, dont un dixième est conservé. Mais cet océan d'encre - paroles de femme, paroles d'exil -, qui nous renseigne avec un luxe inouï de détails sur la vie et les opinions de Madame, a été jusqu'à présent peu exploité ou mal traduit. Or le franc-parler de la Palatine, son solide bon sens détruisent l'image de «Commère du Grand Siècle» que le XIXe avait forgée d'elle et font par ailleurs revivre une femme aussi lettrée qu'une princesse pouvait l'être sans verser dans le ridicule.