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1922-1925. Des questions lancinantes ne cessent de préoccuper le recteur Baudrillart durant ces années de l'après-guerre. L'Allemagne va-t-elle acquitter enfin les réparations qu'elle doit à la France en vertu du traité de Versailles ? L'Angleterre se décidera-t-elle à garantir la sécurité de la France devant le réarmement allemand ? Le Saint-Siège acceptera-t-il la fondation d'associations cultuelles diocésaines ? L'ambassade française au Vatican sera-t-elle maintenue ? Ces interrogations et bien d'autres commandent la réflexion et l'activité de Mgr Baudrillart. Elles provoquent ses visites chez le nouveau président du Conseil Raymond Poincaré ou ses voyages à Rome et ses rencontres avec le nouveau pape Pie XI et le secrétaire d'Etat Gasparri.
Le recteur agit dans l'ombre, parfois par ses articles, souvent aussi par ses voyages en France ou à l'étranger. En Argentine, en Terre sainte ou en Pologne, il accomplit des missions qu'il qualifie d'«apostolat patriotique et religieux».
En 1924, la victoire du Cartel des gauches et le programme d'Edouard Herriot remettent en question la politique de rapprochement entre la France et le Saint-Siège. Après une année de forte tension, l'ambassade de France près le Vatican est sauvée de justesse par la chute d'Herriot en avril 1925.
Depuis 1922, le recteur a recouvré une santé solide et la plénitude de son activité. Les bons mots et les indignations qui parsèment ses Carnets en sont la preuve. «Quand je mourrai, écrit-il, on pourra dire avec raison que je me suis trompé parfois sur les moyens, mais que je n'ai pas un instant cessé de combattre pour la France et pour l'Eglise.»