Aube, apogée, déclin du romantisme : cette courbe épouse la première moitié du XIXe siècle. Incompris de ses contemporains, le poète qui cultive son malheur comme un signe de sa différence est aussi un mage qui prophétise la lumière de l'Avenir. Le conflit de l'individu et de la société est illustré par le théâtre, mieux encore, par le roman dont le rayonnement est favorisé par l'essor de la presse et de l'édition. Après 1850, les doctrines du réalisme et du naturalisme formulent le désir des romanciers d'épouser les ambitions scientifiques de leur époque, tandis que le symbolisme assume le rêve du poète d'exprimer par le livre les mystères du monde.
Inauguré par un coup d'Etat, marqué de défaites militaires ou de révolutions qui imposent à la France une succession de régimes, le XIXe siècle s'achève, à Paris, sur une Exposition universelle qui consacre une république enfin sûre d'elle-même.
Cet ouvrage prend en compte les mutations politiques, sociales, économiques qui modèlent notre littérature. L'accélération de l'Histoire et le foisonnement des idées ont donné naissance, vers 1880, à l'histoire littéraire. Parler du XIXe siècle, c'est, tout en bénéficiant des acquis toujours renouvelés des sciences humaines, mettre en œuvre la discipline qui l'a couronné.