Cet ouvrage est une synthèse qui entend rendre compte de la vie et de la mort d'un genre : la tragédie. Il s'ouvre sur quelques rappeis de ce qu'étalent les tragédies grecque et latine, poursuit par une analyse précise de la tragédie aux XVIe et XVIIe siècles, avant de dépeindre, enfin, l'enthousiasme au XVIIIe siècle pour ce genre littéraire, qui finit par décliner et disparaître.
Pour traiter de la tragédie, il faut d'abord mettre à part la question du tragique, qui ne s'accorde pas nécessairement à celle de la tragédie. La définition du tragique est une notion relative au système philosophique qui l'édicte, bien plus qu'une notion littéraire.
La tragédie classique est l'une des tendances de la tragédie sous l'Ancien Régime. Ce livre en détermine les constantes établies en code et note les différences d'interprétation de ces constantes par les théoriciens eux-mêmes et par les praticiens, sans oublier que d'autres types de tragédies remportent, à la même période, de brillants succès. Et comme il est ici question de spectacle, ce texte observe aussi ce qu'était pratiquement le théâtre de cette époque.
Il est alors possible de découvrir qu'au XVIIe siècle s'est édifiée une des grandes tendances de l'art moderne : dépassant la célébration et l'éblouissement grâce à l'art de la disposition, cette esthétique de la distance donne au spectateur et au lecteur le double plaisir de réfléchir et de s'émouvoir.