Dans la maladie, le sujet fait l'expérience d'une violence démultipliée, l'assaillant de toutes parts. Violence faite au corps, par le mal et les traitements ; violence symbolique des discours, des regards et des jugements infligés au patient par la société et le milieu médical ; violence d'une marginalisation qui redouble la solitude d'un malade emprisonné dans sa souffrance.
Pourtant la philosophie est largement passée à côté de cette violence. Elle n'aborde en général cette épreuve existentielle que de biais, comme paradigme pour penser l'anormal. Ce détour est significatif d'un malaise, celui de la pensée face à une violence inhérente au vivant lui-même.
Comment appréhender ce pouvoir destructeur de la vie ? en quoi nous oblige-t-il à repenser entièrement le soin ? pour quel bénéfice ?