« Mon objectif n'est pas du tout de dresser un bilan ou un inventaire des
théories du changement social, mais de faire apparaître certains points de
méthode et de philosophie de la connaissance. »
Par de nombreux exemples, ce livre illustre l'intérêt, pour l'analyse
du changement social, de la perspective qualifiée d'« individualisme
méthodologique », selon laquelle les causes ultimes de tout phénomène
social résident dans des actes, des croyances ou des attitudes individuelles.
Si cette méthode est actuellement assez largement pratiquée
et acceptée, elle a dû s'imposer contre des mouvements de pensée qui
exercèrent une influence considérable sur les sciences sociales, tels le
marxisme et le structuralisme.
Outre l'importance de montrer que le changement social est explicable,
Raymond Boudon faisait apparaître, ceci dès 1984 date de la première
édition de ce livre, qu'il est imprévisible et que « la rigueur scientifique en
matière d'analyse du changement social, suppose qu'on accepte de troquer l'ambition
de prévoir et de predire contre celle d'expliquer. »
Raymond Boudon est professeur émérite à l'Université de Paris-Sorbonne
et membre de l'Institut. Il dirige aux PUF la collection Sociologies.
Auteur de très nombreux ouvrages, dont avec François Bourricaud le
Dictionnaire critique de la sociologie (réédition Quadrige, PUF, 2002), il a
récemment publié Déclin de la morale ? Déclin des valeurs ? (PUF, 2003) et
Raison, bonnes raisons (PUF, 2003), réflexions salutaires sur le rôle essentiel
d'un « modèle rationnel général » d'analyse en sciences humaines.