«Dans quel espace vivent nos rêves ? Quel est le dynamisme de
notre vie nocturne ? L'espace de notre sommeil est-il vraiment un
espace de repos ? N'a-t-il pas plutôt un mouvement incessant et
confus ? Sur tous ces problèmes nous avons peu de lumière parce que
nous ne retrouvons, le jour venu, que des fragments de vie nocturne.»
Dans ces textes écrits de 1942 à 1962, Gaston Bachelard
ne cesse de célébrer cette difficile synthèse de l'imagination
et de la réflexion qui lui paraît garantir, chez les écrivains
comme chez les artistes, chez Baudelaire comme chez Van
Gogh, la fidélité aux valeurs oniriques.