«Dans les années qui suivirent la Grande Guerre, on discutait beaucoup de
Freud et de ses théories dans les milieux intellectuels anglais. Ils étaient, en fait,
l'objet d'un culte important, d'une vogue, ce que les étudiants sérieux ne voyaient
pas d'un bon oeil et nous fîmes de notre mieux pour nous en tenir à notre travail
scientifique.»
Durant ces années, les changements politiques de l'après-guerre
affectèrent considérablement Freud, à la fois inquiet pour le devenir de
sa famille et dans ses relations avec ses disciples. Il se rendit très vite
compte que ce qu'il appelait «le centre de gravité de la psychanalyse»
devait être déplacé vers l'Ouest. E. Jones participa activement à la création
et à l'organisation d'une association internationale, de congrès
annuels puis d'une maison d'édition anglaise. Ce furent aussi des années
de tensions et de ruptures avec certains disciples, de deuils familiaux
éprouvants mais aussi d'échanges intellectuels fructueux. La montée du
nazisme finit par emporter les ultimes réticences de Freud qui décida
alors d'émigrer en Angleterre où il mourut un an plus tard.