In the sale you will find especially cheap items or current promotions.
Want to part with books, CDs, movies or games? Sell everything on momox.com
Trois jeunes pianistes plus que prometteurs - Glenn Gould, le narrateur et son ami Wertheimer - se sont rencontrés autrefois au Mozarteum de Salzbourg pour y suivre un cours donné par Horowitz. Rencontre déterminante au cours de laquelle Glenn Gould fait d'emblée figure de génie triomphant au point de détourner brutalement et définitivement les deux autres de leur carrière de pianiste virtuose.
Mais si le narrateur, après s'être séparé de son Steinway, se mue alors délibérément en un «artiste de la représentation du monde» (Weltanschauungskûnstier) tout entier voué à la rédaction toujours recommencée d'un interminable essai sur Glenn Gould, son ami Wertheimer s'engage sur la voie fatale du vaincu, du «sombreur», comme Glenn Gould en personne l'a plaisamment mais fort exactement surnomme aussitôt après avoir fait sa connaissance.
Vingt ans plus tard, au terme d'une longue plongée dans son propre malheur. Wertheimer le sombreur mettra fin au tourment de son existence en se pendant haut et court devant la maison de sa sœur.
C'est le destin cruel et dérisoire de ce naufragé de l'existence, son ami de toujours, que le narrateur interroge en fait tout au long de son essai sur Glenn Gould et, à travers ce destin, c'est évidemment toute la misère du monde, celle également du génial Glenn Gould et la sienne propre, que Thomas Bernhard analyse avec la minutie - et avec la fureur - qu'on lui connaît, au fil d'un récit qui procède entièrement du soliloque déclenché chez le narrateur par le suicide de son ami - un de ces impitoyables et envoûtants soliloques-fleuves dont l'auteur a le secret.