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Poussez la porte de ce livre, vous voici chez Morand, dans le bureau perché au-dessus d'un escalier de meunier où il n'écrit que pour le plaisir. Il reçoit, entouré de quelques-uns de ses pairs, le duc de La Rochefoucauld, le prince de Ligne, et puis Valery Larbaud, Claudel, Barbey d'Aurevilly, Cendrars, Proust... Il joue avec eux à un jeu qui fait fureur et qui s'appelle la littérature. Il les écoute, leur renvoie la balle, les portraiture en quelques coups de crayon. Espériez-vous rencontrer Simenon ? Il est là, mais Cocteau est absent, sans doute en retard. Bernanos et Céline se parlent dans un coin de la pièce. Dernier arrivant, le surintendant Fouquet, précédé par Maupassant. Quand vous tirerez la porte derrière vous, en vous écartant pour laisser passer Glono et Beaumarchais, vous connaîtrez un peu moins mal certains des amis de Morand, mais c'est surtout Morand que vous connaîtrez mieux, plus grave que l'image toute faite d'un homme pressé. Pressé mais attentif. A Giraudoux il a consacré les pages les plus nombreuses et les plus tendres de ce recueil. Giraudoux est mort et Morand le célèbre devant la jeunesse : "Jeunes gens, jeunes filles, venez ici prendre sur les rayons de la bibliothèque les livres de Giraudoux, lisez-les avant de commencer à vivre et aimez-le comme il vous a aimés."