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Journal atrabilaire
Un livre de raison, tenu sur quatre saisons, comme il y a quatre humeurs et quatre âges. Choses vues, notations, réflexions et aphorismes : l'humeur noire domine, portée parfois à la fureur devant la dévastation d'une culture, la ruine de la langue, la vulgarité arrogante des médias, les signes irréfutables, glanés au jour le jour, d'un effondrement sournois du monde et de la venue d'un nouveau temps des barbares. Mais l'étonnement, l'émerveillement, la tendresse, l'enchantement percent plus d'une fois dans ce petit livre de pensées, quand il s'ouvre à l'intime et au chant.
« Justification, peut-être, de ce journal, cette réflexion de Julien Green : "Le secret, c'est d'écrire n'importe quoi, parce que lorsqu'on écrit n'importe quoi, on commence à dire les choses les plus importantes." »
Le Gros Homme, tel qu'il figure en couverture, réalisé par l'artiste australien Ron Mueck en 2000, est une variante contemporaine de la figure millénaire du mélancolique. Prostré, le regard en coin, menaçant, empli de l'humeur noire de l'atrabilaire, il est, dans sa massivité et dans sa fureur contenue, une réplique au Colosse assis de Goya, autre avatar de son Saturne. Malgré sa taille de géant - il mesure près de cinq mètres de haut -, il est creux et, l'enveloppe étant faite de fibre de verre, ne pèse guère plus de vingt kilos. C'est aussi un homo bulla, symbole de la vanité de l'existence humaine.