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«Le post-humain de ce début de XXIe siècle est donc un simple animal doué de raison. Il est le sursinge capable très bientôt d'interconnecter les cellules de son cerveau avec des machines logiques à hautes performances. Bref un chimpanzé jouant avec une machine à écrire. Autant dire que ses probabilités de produire ne serait-ce qu'une ligne de Shakespeare, ou de Baudelaire, résistent à tous les ordres de grandeur.
Car avant de produire le post-humain, encore faudrait-il savoir former un homme.
Certes, l'humanité est foutue, elle a le choix entre des cultures sans sociétés - donc sans (bio)politique - et des nations sans cultures (donc sans métaphysique) ; entre des individus aux solitudes inutiles, massifiées, et des communautés aux droits et aux rituels absurdes ; entre l'intensification des pouvoirs de surveillance cyberphotonique et de contrôle génétique de la Machine et le retour aux "âges d'or" proto-industriels ; entre le vidéodrome totalitaire et l'émeute hyper-spectaculaire ; entre le simulacre et le néant. Mais ce que le Centre de Commandement métalocal et hyper-corporatif entreprend désormais, c'est l'extension du contrôle dans le théâtre cellulaire et biotopique interne des individus, désormais nœuds coextensifs du réseau des nanomachines, vecteurs fissiles de la communication publicitaire totalisée, micronisée, cybernétique et iconique. Aussi l'individu en quête de liberté créatrice ne pourra faire l'économie d'une méthode de survie de la conscience conçue comme accélérateur de particules, et comme technique d'espionnage biopolitique : évasion, invasion, illusion, simulacre, contremesures, localisation, globalisation, virus, anti-virus.
Guérilla métacritique.»