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De la veille de la Révolution française jusqu'au début du XIXe siècle, à la mort de Girodet en 1824, l'histoire de l'art est inséparable de la vie d'une communauté d'artistes formée autour de David. Le projet de ces jeunes peintres de restaurer l'autorité de la tradition classique s'alliait à leur talent de transmuer leurs drames intimes, indissociables du renversement de l'ordre social, en de grandes leçons morales qu'ils voulaient accessibles au commun des hommes.
En dehors du grand prix de Rome, la formation du peintre se faisait, pour la pratique, dans l'atelier : avec David, il devient un lieu d'apprentissage et d'expérience collectif, à la faveur d'une ardente émulation, non seulement entre élèves, mais aussi entre maître et élèves, au point d'en inverser parfois les rôles. David, en confiant des tâches majeures à ses émules, tel le précoce et talentueux Jean-Germain Drouais, qui devait mourir à vingt-quatre ans, leur permettait de s'affirmer. Girodet, Gérard, Fabre et Gros eurent ainsi en commun un univers métaphorique qui résista aux grands bouleversements politiques, puisant leur inspiration dans une imagination passionnée et érudite de l'Antiquité où le corps masculin idéal, dans sa nudité guerrière et érotique, incarnait la liberté et la vertu.
Si la Révolution avait rallié ces artistes dans la célébration des actes héroïques et des martyrs de la République, ses lendemains les dispersent. L'Empire puis la Restauration achèvent de briser leur cohésion, les conduisent à la fois à chercher des alliés influents et à montrer leur originalité en enfreignant les canons classiques désormais chargés de valeurs négatives.
A étudier l'intrication entre l'œuvre des plus brillants de ces peintres néoclassiques et les aléas de leur existence tumultueuse, Thomas Crow jette un éclairage neuf sur leurs choix esthétiques, la composition des tableaux, leur genèse et leurs thèmes, en mettant au jour leur dialogue sous-jacent jusque derrière des gestes de rupture comme ceux du romantique Géricault.