Si le conflit des grandes puissances avait porté à son apogée le discours de la guerre, la fragmentation et les déséquilibres contemporains voient éclore le discours de la haine. L'équilibre de la terreur, jadis réglé par les grandes puissances, n'existe plus. Nous passons de l'âge de la bombe H à celui des bombes humaines. Les terrorismes disséminent un pouvoir d'universelle nuisance à la portée du plus grand nombre. La haine explose, radicale; elle fait table rase, quitte à finir dans une suicidaire haine de soi. Comment résister à ce déferlement généralisé de la haine? Survivre, c'est survivre à la haine.