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S'il est un héros de légende, c'est bien Alexandre le Grand (356-323 av. J.-C.), le jeune roi de Macédoine, dont le bref passage dans l'histoire a mis fin à l'âge de la Grèce classique et instauré celui de la civilisation hellénistique. Tous les ouvrages consacrés au conquérant macédonien se sont attachés à décrite la fabuleuse expédition qui devait le conduire du Bosphore aux rives du Golfe persique et jusqu'à la vallée de l'Indus.
En suivant Diodore de Sicile, Plutarque, Arrien et, avec plus de circonspection, Quinte-Curce et Justin, Roger Caratini nous livre un récit palpitant, vivant, émaillé d'anectodes tout en restant soucieux de la vérité historique.
Afin de s'imprégner des réalités géographiques et stratégiques, l'auteur a refait lui-même l'itinéraire d'Alexandre, d'Amphipolis jusqu'à la passe de Khaybar. Il a compris, sur ses traces, combien le Macédonien n'avait pas été un simple conquérant ; il s'était montré un explorateur visionnaire : il a voyagé plus que combattu, unifié plus qu'envahi.
Au fil du récit de cette aventure unique, Roger Caratini esquisse une interprétation personnelle du caractère de son héros. Une fois les Perses chassés d'Asie Mineure, quelle raison stratégique ou politique pouvait inciter Alexandre à porter la guerre en plein coeur de l'empire achéménide, et jusqu'en Afghanistan et au Pakistan ?
Cette marche aveugle révèle à quel point l'homme était devenu insatiable ; mais alors que chez un conquérant comme César cette conduite était tempérée par une juste appréciation des réalités, chez Alexandre elle franchira toutes les bornes du raisonnable. Se considérant comme prédestiné à être le maître du monde, il s'enfermera désespérement dans son rêve, au risque de perdre tout sens du réel.