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Le maréchal Pétain fut interrogé à dix reprises avant l'ouverture de son procès le 23 juillet 1945.
Les pièces de l'accusation sont présentées à l'accusé : dépositions de témoins, correspondances, ses propres déclarations... Pétain répond, tour à tour abattu, indigné, combatif, assumant son action ou se défaussant sur son entourage. Sa défense s'ébauche avec l'aide de ses avocats. « Le Maréchal cherche à se défiler, écrit Marc Ferro. Il finasse, il transforme, il joue avec sa mémoire. »
Restés inédits dans leur intégralité pendant des décennies, ces procès-verbaux étonnent par leur improvisation. Leur objet principal est saisissant : l'armistice « criminel », la collaboration, la persécution des juifs ? Non, le socle de l'accusation, c'est le complot : le supposé cagoulard en chef Pétain aurait tramé la défaite pour renverser la République. Sommaire et radicale, la charge convient à l'urgence judiciaire, mais aussi à l'opinion : elle disculpe tous ceux qui ont souscrit aux pleins pouvoirs.
Ces documents exceptionnels donnent la parole au principal accusé de l'épuration, qui assistera muet à son procès et à sa condamnation, le 15 août 1945. Ils sont suivis de l'audition de l'île d'Yeu, où les représentants de la commission parlementaire chargée d'étudier les événements survenus de 1933 à 1945 viendront l'entendre une dernière fois.