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Quelles sont les origines intellectuelles de ce mythe politique qui fait le bonheur des nouvelles droites nationalistes ?
Depuis son irruption dans le langage politique français au début des années 2010, « le Grand Remplacement », présenté comme l'objet d'un constat ou comme une théorie, traduit avant tout une grande peur idéologisée qui est apparue au cours de la seconde moitié du XIXe siècle sous la plume de divers auteurs : la peur de la fin d'un monde.
Le thème du déclin de l'Occident est ainsi revenu à l'ordre du jour. Telle est la thèse de ce nouveau livre de Pierre-André Taguieff, archéologie passionnante d'une vision mythique des causes de nos malheurs.
Si la croyance au « Grand Remplacement » est devenue populaire, c'est parce qu'elle n'a cessé d'être alimentée par les réels problèmes d'intégration posés par une immigration d'origine non européenne, ainsi que par la peur légitime du terrorisme djihadiste. Le déni persistant du malaise global qui en résulte ne fait que provoquer une radicalisation des révoltes contre le « Système ».
Las ! On ne répond pas sérieusement à un mythe aussi mobilisateur par une utopie comme celle de la « créolisation du monde », avancée par les nouveaux idéologues gauchistes. Pierre-André Taguieff rappelle qu'il s'agit de chercher des solutions aux vrais problèmes, en se tenant à égale distance de l'angélisme aveugle des adeptes du « politiquement correct » et du catastrophisme des nationalistes exaltés, qui dénoncent à grands cris l'« immigration- invasion ».