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L'étude porte sur les catégories signes (Zeichen) et traces (Spuren) dans l'oeuvre poétique et les textes poétologiques de Günter Eich (1907-1972). Signes naturels, linguistiques, traces biographiques et intertextuelles, relevé de stigmates historiques (Spurensicherung) imprègnent l'oeuvre sous forme d'images poétiques et de concepts poétologiques. Complémentaires ou opposés, ils éclairent le parcours complexe du poète, du déchiffrement des signes naturels au souhait tardif de « ne pas laisser de traces », de la collecte de traces au tracé de l'écriture (et à son effacement) dans des textes lus comme des palimpsestes d'écrits antérieurs. A partir de documents d'archives inédits, de bibliothèques d'auteurs et d'entretiens avec des proches du poète, le rôle des signes et des traces dans les relations entre écriture poétique et réalité exogène est examiné en croisant processus d'écriture et réception des textes, celle-ci orientant à son tour les tracés poétiques ultérieurs. Le traitement des signes et traces est à la fois un acte de déchiffrement et l'esquisse d'un nouveau balisage poétique (Zeichen-Setzung) du langage et du réel. Cette nouvelle approche de l'évolution de la poétique et de la poésie de G. Eich éclaire le rapport problématique du poète au réel, à la tradition lyrique et à l'histoire de son temps en situant son oeuvre au confluent de problématiques romantiques anciennes et d'une nouvelle fonction de la poésie née de la situation historique.