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L'affaire Ségalat ou la présomption de culpabilité
C'est l'histoire d'une machine infernale. Le 9 janvier 2010 au soir, Laurent Ségalat, généticien français, vient chercher des cadeaux de Noël chez ses parents, qui habitent à Vaux-sur-Morges, en Suisse. Arrivé à leur domicile, et alors que son père, âgé et malade, a été hospitalisé le jour même, il découvre sa belle-mère, Catherine Ségalat, ensanglantée au pied des escaliers. Il tente de la réanimer, en vain, puis appelle les secours. L'employée, lui trouvant une voix « bizarre », alerte aussitôt la police. Celle-ci, à peine débarquée sur les lieux, l'accuse de meurtre. Arrêté, incarcéré, Laurent Ségalat passe vingt-huit mois derrière les barreaux.
Il n'y a pas de mobile, pas d'arme du crime. Le généticien a toujours été en très bons termes avec sa belle-mère, qu'il connaît depuis plus de trente ans. Les témoignages sont unanimes : Laurent Ségalat, directeur de recherches au CNRS à Lyon, est une personne pacifique qui privilégie le dialogue. Malgré cela, la police et la justice du canton de Vaud tiennent un coupable et n'entendent pas le lâcher. Quitte à n'explorer aucune autre piste, à balayer les expertises favorables à Laurent Ségalat, et à prendre bien des libertés avec les faits.
Le 1er juin 2012, après un procès d'une semaine, le généticien est acquitté par cinq magistrats. Le parquet fait aussitôt appel, tandis que la presse suisse s'inquiète du montant des dommages et intérêts qu'il faudra verser au chercheur. Le 30 novembre 2012, trois juges, à l'issue de cinq heures d'audience et après l'avoir interrogé trois ou quatre minutes tout au plus, condamne Laurent Ségalat à seize ans de prison.
En attendant le recours devant le Tribunal fédéral, l'équivalent de la Cour de Cassation française, ce livre révèle comment un rouleau compresseur tente de broyer un homme jusqu'alors sans histoire, qui n'a eu qu'un seul tort : être présent chez ses parents le soir du 9 janvier 2010.