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Marie-Rose : «Je savais que cette femme qui montait les escaliers de la boutique avec son chapeau cloche allait compter dans ma vie.» Sylviane : «Je lui ai donné ma carte, mon téléphone, alors que je ne le fais jamais.» Marie-Rose : «Sylviane représentait la femme que j'aurais voulu être.» Sylviane : «Marie-Rose m'a donné l'occasion de me racheter de la chance que j'ai dans la vie.» Elles disent parce que c'était elle, parce que c'était moi. Deux soeurs.
On rêve qu'on a pleuré avec elles, qu'on a pleuré de rire dans leurs bras lorsqu'elles se sont raconté leurs vies l'hiver passé dans l'appartement lausannois de Marie-Rose. On envie la confiance qu'elles ont placée l'une dans l'autre, immédiatement, aux premières paroles dites. Instinctivement, en sachant d'avance qu'elles auraient une histoire commune.
Deux femmes. Une écrivaine, Sylviane Roche, professeur de français à Nyon, et une Italienne du Sud, vendeuse de mode dans une boutique lausannoise, qui lui ressemble, Marie-Rose De Donno. Mères et femmes, brunes et fortes. Lumineuses. Mères, mamans comme une évidence : c'est par Sandro que tout a commencé, que ça ne finira jamais. Sandro, ce fils éblouissant, retrouvé mort au bas de l'esplanade de Montbenon à Lausanne, écrasé sur la station-service. (...) Elle veut savoir, cette mort ne la laissera pas en paix tant qu'il y aura encore quelque chose à comprendre, à expliquer...
Isabelle Falconnier L'Hebdo