Marie Noël entre incandescence et inquiétude
Pour Claudel, Montherlant, Aragon et Colette, Marie Noël est le plus grand poète francais de leur époque.
Pour la critique littéraire contemporaine, elle est une poétesse au lyrisme très convenu et naïf, que les poètes de la seconde partie du XXe siècle auraient balayée.
Pour les lecteurs, elle reste « la Fauvette d'Auxerre », dont la poésie fait penser à des comptines et des chansons médiévales, « la Bonne Dame d'Auxerre ».
Pour elle-même, Marie Noël concut son travail poétique comme une possibilité de guérison et de salut qui peu à peu pourrait la conduire au plus près de Dieu, au risque de la voie étroite de la mystique.
Aujourd'hui, une relecture attentive de son oeuvre révèle, au-delà des chansons, des abîmes de solitude et des élans spirituels que Jean de la Croix n'aurait pas reniés.
C'est ainsi, au coeur de sa propre nuit, qu'elle apparaît, rayonnante dans sa simplicité, veilleuse tenace, toujours en quête du Royaume.