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De Jean-François Regnard, écrivain français de la fin du XVIIe siècle, que savons-nous ? Qu'il est né en 1655, c'est-à-dire qu'il avait trente ans de moins que Molière. Que ses comédies ont eu beaucoup de succès et que l'une d'elles, Le Légataire universel, est encore au répertoire. Mais c'est tout. Une notice dans un dictionnaire : ce qui reste en général d'un bon auteur. L'histoire ne retient que les plus grands.
Mais c'est peut-être parce qu'il est complètement oublié qu'Henri Troyat a pu en faire un personnage de roman. Il a eu l'idée de nous raconter la vie de Regnard, en se servant du peu que l'on connaît de sa biographie et en laissant son imagination remplir les blancs.
Il a placé auprès de lui un compagnon de son âge. Les deux jeunes gens partent pour l'Italie, et c'est le début d'une série d'aventures et de voyages. Ce sont des amis inséparables, mais le moins qu'on puisse dire est que leur amitié n'est pas exemplaire. L'un est riche, cynique, brillant, séducteur, sans scrupule. L'autre, qui n'est pas moins doué, le suit comme son ombre, accepte son infériorité, ne songe jamais à se révolter. C'est le premier qui devient célèbre, mais c'est le second, pour finir, qui portera la perruque du premier : la perruque de Monsieur Regnard.
Et c'est une fois de plus l'occasion de nous laisser entraîner par le talent d'Henri Troyat, romancier à l'invention inépuisable, enchanté par les caprices, les fantaisies, les imprévus de l'existence, mais qui n'ignorait rien des noirceurs de l'âme humaine.