Durement marqué par la vague d'attentats des années 1990, le régime du président Moubarak a su contenir les mouvements islamistes, mais au prix du blocage de toute évolution démocratique - le président égyptien est en place depuis 1981 -, et d'un respect des droits de l'homme qui laisse vraiment à désirer. Une situation qui, à terme, pourrait devenir critique.
Pauvre et dépendante de l'aide américaine et internationale, l'Egypte est, de loin, l'Etat le plus peuplé du monde arabe, dont elle constitue le pivot. Ses relations avec les Etats-Unis ont été affectées par la récurrence de la crise irakienne et le blocage du processus de paix israélo-palestinien dans lequel Le Caire s'était fortement impliqué. Déçue par ses partenaires traditionnels, l'Egypte cherche de nouveaux axes à sa diplomatie. Son récent rapprochement avec le Soudan, islamiste, témoigne aussi du souci de ne pas négliger sa dimension africaine.
L'Egypte parviendra-t-elle à jouer le rôle stabilisateur, auquel elle aspire, sur la scène régionale ? Il lui faut, pour cela, assurer la solidité de son propre régime.