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Mao, le «Grand Timonier», laisse de lui-même et du pouvoir souvent sans partage qu'il exerça une image négative.
Cependant, en tant que nationaliste, Mao reste celui qui mit fin, par sa victoire en 1949, à une très longue période où la Chine connut un statut semi-colonial qui commença en 1840 avec la guerre de l'Opium.
Théoricien de la guerre révolutionnaire et dirigeant politico-militaire, il demeure une personnalité exceptionnelle.
En Occident, Ernesto Che Guevara incarne la figure du guérillero que sa mort tragique a transformé en mythe. Mais comparé à Mao, Guevara se révèle un théoricien de peu de conséquence. S'il peut être aujourd'hui mythifié, c'est que ce qu'il incarnait a cessé depuis longtemps d'être une menace. Au contraire, la contestation radicale des impérialismes occidentaux (et japonais) par Mao et ses héritiers est encore vivace, bien qu'elle s'exprime sous d'autres formes.
Jonas Savimbi, en Angola en 1986, est, en tant qu'organisateur, un héritier de Mao. C'était le cas du Sentier lumineux, comme du FPLE érythréen. C'était aussi le cas du commandant Massoud. Il avait été le premier à instituer un corps de guérilleros à temps plein, pris en charge par la communauté pour laquelle ils combattaient, à former des cadres, bref, à travailler selon la technique maoïste, ce qui lui a permis, contrairement à d'autres, de tenir tout au long de la guerre.
Les textes de Mao ont joué un rôle important dans la culture politique et militaire du XXe siècle. Leur influence, malgré l'importance médiatique prise par le phénomène terroriste depuis quelques décennies, est loin d'être épuisée.
Gérard Chaliand