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Sergueï Mikhaïlovitch Eisenstein est «le» cinéaste de la révolution soviétique, et les images de ses films se superposent aux photos d'archive dans l'imaginaire collectif. Les deux expériences essentielles pour sa formation sont la lecture de Freud et sa rencontre avec Meyerhold. Passionné d'art, il participe aux mouvements d'avant-garde, dessine des décors et fait ses premières mises en scène de théâtre dans les années vingt. Passé au cinéma, son ambition est d'éduquer les masses par le film, de créer la psychologie collective de «l'homme nouveau». Le montage est au coeur de son écriture cinématographique. La dernière séquence de son premier film, La Grève, sur la révolution avortée de 1905, monte en parallèle un massacre de bovins et celui des ouvriers par la police. Suit un an plus tard Le Cuirassé Potemkine, immense succès international qui reste aujourd'hui un classique absolu du septième art. En 1929, il part aux États-Unis et tourne Que viva Mexico !, une histoire du Mexique depuis les premiers dieux de pierre.
Son retour dans l'URSS stalinienne des années trente est douloureux ; il ne peut exercer son art que sous la pression de la commande et de la censure. Ses deux derniers films sont des allégories puisées dans l'histoire de la Russie : face à la menace hitlérienne, Alexandre Nevski raconte la victoire du prince Nevski contre les chevaliers Teutoniques au treizième siècle ; Ivan le Terrible, où le tsar est la métaphore de Staline, est un hymne à la nation russe désormais en guerre, et avant tout à son chef.
Eisenstein a-t-il été communiste ? Sans doute plutôt marxiste sincère, au sens de sa croyance en la vivacité infinie du peuple.