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La nouvelle - inédite en France - vaut surtout par la persistance des thèmes borgesiens qui la parsèment. On connaît le souci de l'indice qui caractérise les textes de Borges, son goût pour les romans policiers, les fausses pistes, les détails en apparence anodins parsemés çà et là et qui, une fois achevée l'histoire, prennent tout leur sens, entraînant parfois une relecture moins axée sur l'intrigue elle-même que sur les motifs récurrents qui la jalonnent. Labyrinthes, odeurs de chèvrefeuille, femmes inaccessibles, ou grandes propriétés silencieuses sont ici quelques-uns des motifs borgesiens qui portent sa signature. Mais il y a aussi, dans cette nouvelle comme dans bien d'autres qu'il a signées seul ou à deux (avec Bioy Casares par exemple), une espèce de dimension parallèle au texte lui-même, et que porte seul l'original espagnol. Un peu comme si, dans les textes qui ne déclinent pas directement le thème, omniprésent chez Borges, du labyrinthe, le Minotaure qu'il porte en son centre faisait tout de même son apparition au détour de certains mots, montrait le bout d'une corne à travers le sens second de certaines expressions, dans l'ombre d'une tournure ambivalente. Il suffit alors d'ouvrir un dictionnaire: le sens premier de tel mot sera bien celui du texte, mais le sens second ou troisième aura parfois partie liée avec le taureau ou la tauromachie.
D'où le titre de "palimpseste borgesien" qui accompagne cette traduction.