Au cours des vingt dernières années de sa carrière, Le Corbusier expérimente une nouvelle esthétique qui va fortement marquer ses oeuvres. Dans cette démarche, sa volonté vise à s'écarter de tout académisme, fut-il moderne, en utilisant la forme comme instrument critique pour inventer une écriture novatrice que les commentateurs ne vont pas tarder à désigner du nom de « brutalisme ». Cette orientation qu'il définit comme la recherche d'une « synthèse des arts » associe autour de l'architecture l'ensemble des arts majeurs : peinture, sculpture, tapisserie, émaux, dessins...
L'ouvrage aborde ce qui a fondé cette démarche d'un double point de vue éthique et esthétique en analysant les différentes productions de cette oeuvre polymorphe tout à fait singulière dans le panorama de l'architecture du XXe siècle.
« J'ai dit à ceux qui grognassaient un peu contre la rudesse de l'exécution : j'aime cette rudesse, c'est cela que j'aime, c'est cela mon apport dans l'architecture moderne, la remise à l'honneur des matériaux primaires, la rudesse de l'exécution conforme au but poursuivi, c'est-à-dire d'abriter les vies, non pas de rupins mais les vies de foyers qui sont dans la bagarre quotidienne où le tragique voisine avec les joies » Le Corbusier