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Bitumeuse bannière de prière hissée dans les ténèbres - « Hollandais volant » manoeuvré par allègres morts-vivants, Styx sème doute crucial. Car le narrateur c'est bien vous, puisqu'« il » est « je » - et vous dépossède de tout, identité comprise. Alors, issu comme lui de nulle part, vous n'irez nulle part, puisque vous irez partout. Ulysse, vous croyez séduire les sirènes, quand délurées succubes elles vous entraînent au fond des abysses. Orphée, Thésée ou Jonas, vous imaginez défier Hadès, Minotaure ou Kraken, quand leur cancer vous gangrène moelle et cervelle - tandis qu'une spectrale, obsédante parentèle ressuscite et vous harcèle sans relâche. Ultime périple ? Même pas. Juste récurrent mal de mer à naviguer de Pétaouchnok à perpète (explorer villes, plages et bouts du monde quand vos défunts employeurs s'obstinent à vous renvoyer au diable vauvert, cornaquer ingérables, libidineux ados). Un cathartique humour noir structure cette Odyssée volontiers burlesque, ponctuée de tsunamis et autres prophétiques submersions. Langage paradoxal, son régime du double sens et de la double peine ricoche entre deux rives, jongle entre deux états (le réel et le surréel, le souvenir et sa transfiguration) dont il fusionne les échos ad libitum. Fantasmagoriques jeux de miroirs, capricieuses diableries (Gogol, Kafka, Buster Keaton) déforment et propulsent cette amoureuse, aventureuse version d'un mythe archaïque.