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Dans la marge, une «fiche signalétique» indique pour chaque symbole ou allégorie l'étymologie de son nom, son origine, ses caractéristiques, les traditions religieuses et philosophiques ainsi que les divinités ou symboles qui lui sont liés, et, le cas échéant, les fêtes et dévotions correspondantes.
Avant le texte proprement dit, un chapeau présente les caractéristiques iconographiques essentielles de chaque sujet.
Dans les pages suivantes, consacrées à la fortune du sujet dans l'histoire de l'art, sont reproduites des images en pleine page.
Étymologie du nom
Du latin monstrum, "signe des dieux", "prodige.
Origine du symbole
Il résulte du mélange d'images provenant de l'Extrême-Orient, dont la signification symbolique originelle s'est perdue.
Caractéristiques
Il représente tout ce qu'il y a d'obscur, d'inconnu et de mystérieux dans l'univers naturel et dans l'esprit humain. Dans le Moyen Age chrétien, la difformité devient la manifestation sensible du mal.
Divinités et symboles en relation
Les Titans, les Gorgones, le Sphinx, les Ermyes, ou Furies, le Minotaure, l'hydre de Lerne, le lion de Némée, les harpes, les sirènes, Cerbère, le Léviathan, Satan, Lucifer; le dragon, le mal, le démon.
· Le Caravage, Tête de Méduse, 1597
Florence.
Galleria degli Uffizi
Le monstre est la personnification des forces cosmiques, sociales ou spirituelles pas encore bridées par un ordre rationnel. Dans la Grèce antique, les puissances destructrices de l'ordre sont représentées par des images de créatures hybrides et cruelles, comme Cerbère, l'hydre de Lerne, les Gorgones, les harpies ou les sirènes. Les Érmyes, ou Furies, incarnent au contraire une altération de l'ordre psychique.
Comme de nombreux symboles archétypaux, le monstre présente aussi une multiplicité d'aspects et donne lieu à différentes interprétations. En tant que "gardien d'un trésor" (les pommes du jardin des Hespérides, la Toison d'or), il est considéré comme un signe de la présence du sacré et du divin. Méduse elle-même, au regard pétrifiant, est la gardienne des mystères orphiques liés au culte lunaire. Dans les traditions ésotériques, "tuer le monstre" signifie libérer l'âme des obstacles psychiques qui l'empêchent de s'élever vers un ordre spirituel supérieur.
La littérature courtoise et la peinture de la Renaissance reprennent en partie le thème du monstre avec sa valeur initiatique et cognitive en transformant la lutte entre le chevalier et le dragon en un processus par lequel l'âme se libère des chaînes du corps ou bien en une allégorie politique contre la tyrannie.
Dans le christianisme, le Lucifer difforme personnifie l'idée de mal cosmique, et la dimension du monstrueux coïncide avec les tentations démoniaques, motif iconographique très répandu surtout dans les aires germanique et flamande (voir les cycles picturaux de Bosch et de Grünewald sur les tentations de saint Antoine).
Le dragon représente la prison de l'âme et les chaînes qui empêchent son élévation spirituelle. En tant que force cosmique, il unit la nature céleste du feu au principe aquatique et terrestre que symbolise le reptile, et il remplit une importante fonction génératrice et vitale.
Le principe psychique féminin, l'anima, tient en laisse les pulsions obscures et incontrôlables de l'inconscient. On a reconnu dans la princesse une personnification de l'Église, qui domine les puissances démoniaques.
Saint Georges, le héros chevalier par autonomise, maîtrise le monstre et le tue d'un coup de sa lance.
· Paolo Uccello, Saint Georges et le dragon, vers 1455
Londres, National Gallery
Pour chaque sujet, le texte principal se développe toujours sur une seule page, alliant exactitude de l'information et clarté de l'écriture.
Chaque illustration en pleine page, avec une légende indiquant son auteur, son titre exact, sa date et sa localisation, est accompagnée de commentaires explicatifs détaillés.
En fin de volume figurent plusieurs annexes indispensables: index des symboles et des allégories, sources religieuses, philosophiques, littéraires et iconographiques, index des artistes, bibliographie.