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La découverte de l'œuvre de Wallace Stegner (1909-1993) aura été, si l'on en croit quelques critiques, au premier rang desquels Michel Polac, l'une des bonnes surprises de cette fin de siècle. Découverte chez nous bizarrement tardive, si l'on sait qu'une bonne part des romanciers américains qui gravitent aujourd'hui autour du pôle de Missoula (Montana), et Jim Harrison le premier, considèrent Stegner comme leur maître - en tout cas comme leur initiateur à une certaine vision du monde (une sorte de stoïcisme moderne, si l'on veut).
Angle d'équilibre (1971) est le plus célèbre roman de Stegner : c'est celui qui lui a valu le prix Pulitzer - et c'est, à ses propres yeux et à ceux de la plupart de ses lecteurs, son roman à la fois le plus ambitieux et le plus abouti. On ajoutera : l'un des plus émouvants aussi, car Stegner (ses lecteurs français le savent aujourd'hui) n'est jamais aussi grand que lorsqu'il évoque les fins de partie.
Un vieil historien ronchon, unijambiste et condamné au fauteuil roulant, plaqué au surplus par sa douce, s'occupe à trier des archives de famille pour tenter de conjurer comme il peut la mort qui guette au prochain tournant - ou à celui d'après si l'on veut rester optimiste. C'est ainsi qu'il va tomber sur les lettres laissées par sa grand-mère, une jeune femme des années 1860 qui parcourt l'Ouest sauvage à la suite de son prospecteur de mari - et dont la vie, passée au milieu de paysages grandioses, ne sera qu'une suite (plutôt mouvementée) de dégringolades et de désillusions...
Où Stegner revient, une fois de plus, à la vieille question : comment faisons-nous pour vivre, pour tenir debout, alors que ce monde - riche pourtant de merveilles - ne cesse de mettre à bas nos rêves, et nous avec ?
Le New York Times, dans un palmarès resté célèbre, a rangé Angle d'équilibre parmi «les cent plus grands romans du siècle.»