«Un jour, les sentiers se vengeront d'avoir été battus.»
«La sauterelle, point d'exclamation des prairies.»
«Les mauvaises herbes : écume des terrains vagues.»
«La mer est la descente de lit des fleuves.»
«Ma porte étroite, c'est l'appel du large.»
«Quand on est trop occupé, le temps n'a plus la place de passer.»
Chaque soir, en voyage, devant un paysage, après une rencontre, Sylvain Tesson piège sa pensée et l'épingle dans son carnet. Quelques mots forment un aphorisme et suffisent à décrire la cascade, les fleurs d'un alpage, l'odeur de l'aube dans les sous-bois, le plaisir de la marche. L'amoureux d'aphorismes est un peintre sans pinceau, un photographe sans appareil. Il saisit l'instant en entomologiste. L'aphorisme, lui, est comme le papillon : il éclôt de la pensée et s'envole léger.