Un groupe d'adolescents est obsédé par un jeu vidéo en ligne, « Quartier 3 », et tente d'atteindre le dernier niveau, dénommé « la Maison Finale ». Le jeu se déroule dans une banlieue américaine, réalité virtuelle à l'identique de celle dans laquelle vivent effectivement les joueurs. Pour progresser de niveau en niveau, ceux-ci doivent éviter des zombies ou les tuer. Petit à petit, les actions des adolescents, happés par les événements virtuels auxquels ils participent, troublent le calme apparent de la banlieue. Et, petit à petit, les relations entres les jeunes et les adultes, perdus dans un monde réel déconnecté des valeurs humaines, se détériorent.
Si la pièce, à l'exception d'une seule scène, se déroule dans l'univers « réel », il est constamment fait référence au jeu par le biais des « soluces » ou « solutions du jeu ». Jennifer Haley réussit à rendre poreuse la frontière entre la réalité et l'univers du jeu, et propose une réflexion qui, au-delà de la perception que l'on peut avoir des pratiques de jeux, pose la question des liens entre réel et virtuel, mais aussi entre la représentation du virtuel et la virtualité inhérente à la représentation du théâtre.