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La décision de prendre sa retraite sportive n'est pas toujours facile'à imaginer, surtout lorsqu'il s'agit de tourner une page qui représente plus de quinze ans de sa vie. Le vélo m'a tellement apporté que le moment de raccrocher définitivement a été un choix crucial. La vie de famille avait tout simplement pris le dessus, les sacrifices pour partir à l'entraînement et rester au niveau qui fut le mien durant tant d'années devenaient de plus en plus pesants. Deux mois avant d'annoncer officiellement ma décision, j'avais longtemps pesé le pour et le contre. J'avais surtout compris que je ne pouvais plus concevoir ma vie à 34 ans loin de ma femme et de mes enfants. Mes priorités avaient évolué, je l'avais compris.
C'était devenu inéluctable et depuis quelques temps déjà je m'étais préparé à ce tournant dans ma vie. L'annonce de cette décision à Bordeaux, devant la presse, fut un moment émouvant ; je comprenais à quel point le nom de Laurent Jalabert avait pu marquer les esprits durant ces dix dernières années. Je comprenais aussi qu'une partie de ma vie appartenait à ce milieu cycliste et qu'elle y resterait à jamais inscrite.
Les hommages n'ont pas cessé jusqu'à la fin de cette année 2002 si spéciale, dans le peloton cycliste mais aussi dans le public. Les moments difficiles souvent dus à de l'incompréhension de part et d'autre étaient oubliés, la vraie valeur des gestes prenaient le dessus. Les maillots à pois durant mes deux derniers Tours de France ont beaucoup joué dans cette reconnaissance, mais ils ne seraient rien si derrière il n'y avait pas eu ces dizaines de victoires aux quatre coins de l'Europe.
Ma carrière a vécu au rythme de ces succès car il n'y avait que ça qui comptait à mes yeux. Sans eux, je n'aurais jamais pu trouver un sens à tous ces sacrifices. La page s'est définitivement tournée un soir d'octobre 2002 en Belgique après les Championnats du Monde à Zolder, comme un beau symbole avec le maillot de l'équipe de France sur le dos, entouré par des copains de ma génération mais aussi par quelques jeunes si fiers de m'accompagner pour mes derniers coups de pédales.
Je sais que pour beaucoup, je resterai "Jaja". Et ça me-plaît.
Laurent Jalabert