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Il m'est toujours difficile d'évoquer le souvenir d'Ayrton. C'était un être d'exception. un perpétuel étonnement, qui était doué pour tout. Je me souveiendrai toujours de nos deux premières rencontres. La première, c'était le mercredi précédant le Grand Prix du Brésil 1984. Comme le matériel n'était pas encore arrivé, j'étais resté à notre hôtel, le Copa Cabana Palace et je m'étais installé sur une chaise, au bord de la piscine. Je prenais le soleil quand trois personnes sont arrivées. C'était Ayrton Senna, accompagné de deux journalistes de TV Globo. Il s'est approché de moi, s'est présenté et, pendant cinq minutes, m'a fait une caricature de ma carrière, de Matra à Alfa Romeo, en passant par Ligier. Il m'a tout détaillé... Je n'arrivais pas à y croire, j'étais abasourdi par son récit en détails. Je ne pouvais pas parler. Puis il a achevé son monologue en me lançant : "Un jour, je te garantis que nous travaillerons ensemble".
A l'époque, j'étais chez Alfa Romeo, et même si Colin Chapman m'avait approché et m'avait invité un jour dans son château pour me montrer mon futur bureau, qu'il avait spécialement rénové pour moi, j'étais loin de m'imaginer travailler pour Lotus en 1985. ET puis il y a eu sa disparition, l'arrêt du programme sportif d'Alfa Romeo et Peter Warr a réussi à me faire venir chez Lotus. Un soir, alors que je travaillais à mon bureau, j'ai entendu deux personnes parler dans le couloir. Je me suis rapproché de la porte et j'ai surpris Ayrton Senna en train de dire à Peter Warr : "De toute façon, si Gérard Ducarouge n'est pas là, je ne viendrais par". Peter s'est alors rapproché de mon bureau et a ouvert la porte. Je n'oublierai jamais le visage d'Ayrton, stupéfait comme un enfant qui découvre le bouton d'une radio pour la première fois. Nous ne nous sommes rien dit. Tout s'est passé dans nos regards. Nous avons su que nous allions vivre quelque chose de fabuleux.
Gérard Ducarouge