In the sale you will find especially cheap items or current promotions.
Want to part with books, CDs, movies or games? Sell everything on momox.com
« Les Abribus, Richard les fréquentait souvent. Pour traquer le sac oublié ou la valise égarée. Les bus un peu moins. Même si la fange qui lui collait aux basques lui laissait toujours une place assise. C'était son avantage. Son privilège de pouilleux. Les culs-crottés de la rue, les pue-de-la-gueule et les crassouilles en goguette, ça refilait de la distance avec l'autre monde. L'autre pays. Celui des mieux nourris, des mieux chauffés et des mieux lavés. Des gens propres et coiffés qui regardaient toujours ailleurs. Mais avec des coups d'oeil en biais, des manières polies et des allures rusées d'indifférence qui le toisaient en loucedé. »
Chassés-croisés dans un Paris nocturne et poisseux
Richard est un clochard. Un sdf, un biffin des trottoirs. Un traîne-lattes qui survit en refourguant des déchets ramassés dans la rue. Dans les beaux quartiers il déniche un sac de luxe oublié au départ d'un taxi. Photographié à son insu par Claire, une photographe professionnelle, sur un banc public avec son butin, un foulard de soie au cou devant une bouteille de grand cru, sa vie va basculer...
« Les Ardomphes » est le surnom familier qu'utilisait parfois Rimbaud pour désigner ses Ardennes natales. L'hôtel des Ardennes, près du canal Saint-Martin, à Paris, est le lieu hospitalier de toutes les passions. S'y croisent les rescapés de la nuit : voyageurs égarés, SDF en sursis, amants... Le réceptionniste est également écrivain ; sans le savoir, il tisse la trame d'un récit aux fils multiples, qui se dénoueront aux « Ardomphes ».
Écrit à « haute voix », ce récit aux rebonds narratifs successifs vire rapidement à l'ironique mise en abîme. Celle de la bouffonnerie existentielle, du bon usage médiatique de la précarité, du débordement fictionnel et des facéties de la création littéraire.