C'est un jeune Marocain de Tanger, un garçon sans histoire, un musulman passable, juste trop avide de liberté et d'épanouissement, dans une société peu libertaire. Au lycée, il a appris un peu d'espagnol et assez de français pour se gaver de Série Noire. Il attend l'âge adulte en lorgnant les seins de sa cousine Meryem. C'est avec elle qu'il va «fauter», une fois et une seule. On les surprend : les coups pleuvent, le voici à la rue, sans foi ni loi. Commence alors une dérive qui l'amènera à servir les textes - et les morts - de manières inattendues, à confronter ses cauchemars au réel, à tutoyer l'amour et les projets d'exil.
À l'heure du Printemps arabe et des révoltes indignées, tandis que la Méditerranée s'embrase, l'Europe vacille. Il faut toute la jeunesse, la naïveté et l'énergie du jeune Tangérois pour traverser le champ de bataille. Parcours d'un combattant sans cause, le roman est porté par le rêve d'improbables apaisements dans un avenir d'avance confisqué, qu'éclairent pourtant la compagnie des livres, l'amour de l'écrit et l'affirmation d'un humanisme arabe. Rue des Voleurs a été récompensé par le prix «Choix de l'Orient» 2012.