«La circulation reprenait, les oiseaux chantaient sur les avenues, la ville frémissait, s'ébranlait, bientôt, les employés de bureau se rendraient à leur bureau en grande formation. Tout cela ne me concernait plus.» À la fin de l'été 2001, un homme décide de se rendre à pied depuis Berlin jusqu'à Moscou, muni d'un simple sac à dos et de quelques carnets vierges. Trois mille kilomètres à travers l'«Autre Europe», sous le soleil brûlant ou les étoiles vagabondes. Trois mois à franchir des frontières, certaines visibles (l'Oder), d'autres non («Où commence l'Est? À droite de ton pied droit.») Trois mois à boire de l'eau minérale et à manger des barres chocolatées. Trois mois à rencontrer des paysages apparus dans le petit matin et à traverser des personnages surgis au bord du chemin. Trois mois à noter les visions du jour et les rêves de la nuit. Trois mois à entendre des histoires et à voir l'Histoire, celle qui s'écrit avec une grande hache, se rappeler à votre bon souvenir - sur un écran de télévision biélorusse, par exemple, le 11 septembre 2001.