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Le théâtre de l'élection présidentielle ne fait plus recette. Il nous faut retrouver la hauteur des enjeux. Quelle France veulent les Français : souveraine et maîtresse de son destin, ou bien inféodée à des partis politiques sclérosés, à la pensée unique médiatique, à l'Europe apatride, à la mondialisation qui méprise l'homme ?
Si les vieux politiciens professionnels ne savent pas très bien ce qu'ils veulent, le peuple de France, lui, s'éloigne de plus en plus des bonimenteurs qui ont occupé la scène, les écrans, les ondes, durant ces vingt dernières années, et n'hésite plus à exprimer son dégoût d'un système hémiplégique et sa volonté de provoquer un réel changement. Allons-nous être enfin assez lucides pour comprendre que l'heure de l'union nationale a sonné avec, comme socle, la patrie ? Allons-nous attendre le prochain choc, extérieur du terrorisme et intérieur de la colère populaire ?
Deux étapes s'offrent encore pour les candidats qui auront l'honnêteté de préférer l'amour de la France à la chasse aux clientèles et à l'attribution des investitures électorales. Pendant la campagne, un ou plusieurs leaders devront dépasser les différences polémiques pour proposer une plate-forme de réformes urgentes acceptables par le plus grand nombre ? Il appartiendra ensuite au président élu de mettre en place un gouvernement d'union nationale pour réaliser une politique de salut public. En dehors de ces hypothèses, notre pays risque de renouer, dans la continuité des quinquennats précédents, avec la comédie médiatique et le refuge de l'abstentionnisme. À défaut de véritable chef d'État, notre bateau ivre se brisera sur les récifs d'un monde de violence qui conduira le peuple français à la soumission et à la servitude, ou à la guerre civile.