Héritiers trop gâtés de Mai 68, ils ont remplacé le col Mao par la chemise Kenzo et la Safrane gauche caviar par la bicyclette hollandaise. Leurs idées se situent plutôt à gauche, mais il va de soi que leur argent est à l'image de leur appartement : idéalement placé.
Ils ? Ce sont les nouvelles stars des magazines et des publicitaires, ambidextres ambigus de la pensée unique (je pense à gauche mais je dépense à droite), leaders d'opinion et des dîners en ville. Ils, ce sont les bourgeois bohèmes, Bobos pour les intimes. Des privilégiés qui prêchent d'autant plus abondamment leurs idées généreuses - en faveur de l'école publique, de l'intégration des immigrés, de l'écologie - qu'ils n'en subissent jamais les conséquences.
De ces nouveaux seigneurs de la capitale, qui déversent l'huile bouillante de leurs beaux idéaux sur les ploucs populistes de «la France d'en bas», ce livre d'humeur et d'humour dresse un portrait sans complaisance. Sans remettre en cause des idéaux dont personne ne conteste la noblesse et la légitimité, mais en invitant leurs défenseurs exaltés à davantage de prudence... et à moins de manichéisme.