Un grand vivant : Paul Cézanne

«Je cherche en peignant...» disait Paul Cézanne. «Que cherchait Cézanne ? Son œuvre répond pour lui. Il a cherché, sa vie durant, à atteindre l'immuable, l'intemporel. Inlassablement. Dans une tension de tout l'être. Avec une énergie ardente, qui n'a jamais fléchi...» dit Charles Juliet. «Etre fort, c'est vivre pleinement, sans entraves, porté par cette singulière énergie qui se libère quand le moi a été dissous.»

Les tableaux de Paul Cézanne, notamment les Montagne Sainte-Victoire, ramènent Charles Juliet sur les lieux de sa propre adolescence, mais, au-delà de la mémoire, naît un questionnement sur l'amont de la création - celle du peintre et celle de l'écrivain. La confrontation de Charles Juliet avec l'œuvre de Cézanne et avec ses lettres donne ici corps à une profonde réflexion sur «l'écriture». Face-à-face troublant, qui se mue en échange, dialogue entre deux solitaires tendus, passionnés, qui jamais ne se mentent.

Comme dans les plus belles pages de son Journal, Charles Juliet nous donne à lire ici ce qu'il a en lui de plus enfoui et de plus singulier et qui touche au plus intime des hommes : leur «conflit avec le temps et la mort».