Un coup de fil ironique, un tract intégriste happé à la Goutte d'Or et signé «Le Protocole des Imams de Qom» - et voilà le Poulpe qui s'embarque, comme disent ses potes de la Sainte-Scolasse, dans une sacrée galère arabe : un projet parano de racket islamiste à l'échelle planétaire le fait passer du 11ème (place Voltaire !) à Riyadh avec sa shariah, au Caire avec son université millénaire al-Azhar, et à Téhéran, où il fait office de serveur chez un ayatollah ; entre religieux fanatiques, théologiens orthodoxes, agents butés, il y a les femmes, dont une journaliste de CNN qui lui en fait voir de belles. S'il ne demande qu'à voir, son mot d'ordre reste : cherchez l'infâme.
Le poulpe est un personnage libre, curieux, contemporain, qui aura quarante ans en l'an 2000. C'est quelqu'un qui va fouiller, à son compte, dans les failles et les désordres apparents du quotidien. Quelqu'un qui démarre toujours de ces petits faits divers qui expriment, à tout instant, la maladie de notre monde. Ce n'est ni un vengeur, ni le représentant d'une loi ou d'une morale, c'est un enquêteur un peu plus libertaire que d'habitude, c'est surtout un témoin.