Un homme de 78 ans passé à tabac dans un parking et qui émerge d'un coma profond avec un gros trou à la place de la mémoire, c'est un fait divers banal. Mais quand cet homme est André Sloga, écrivain et homme libre, qui préparait un livre sur une affaire d'empoisonnement dans le Poitou, le Poulpe ne peut que s'y intéresser. Et quand il découvre d'autres personnages qui, eux, empoisonnent depuis trop longtemps l'atmosphère du pays, c'est sans douceur qu'il pose ses gros poings d'interrogation sur des crânes rasés. Ex-dissidents déjantés, ex-gauchos bouffés aux mythes antisémites, ex-yougos un petit peu massacreurs et néo-nazis tout à fait nazes, les verts-de-gris grouillent comme vers de vase : le marécage parisien est bien plus dangereux que le marais poitevin. Mais pour parvenir à ces malfaisants, le Poulpe devra répondre à la question : qui est Max, et quel est ce haut-parleur qui gueule sur la place ?
Le Poulpe est un personnage libre, curieux, contemporain, qui aura quarante ans en l'an 2000. C'est quelqu'un qui va fouiller, à son compte, dans les failles et les désordres apparents du quotidien. Quelqu'un qui démarre toujours de ces petits faits divers qui expriment, à tout instant, la maladie de notre monde. Ce n'est ni un vengeur, ni le représentant d'une loi ou d'une morale, c'est un enquêteur un peu plus libertaire que d'habitude, c'est surtout un témoin.