Duniya, trente-cinq ans, infirmière-chef dans une maternité de Mogadiscio, vit seule avec ses enfants, deux adolescents nés de son mariage force avec un vieillard aveugle ami de son père. Par souci de son avenir et des convenances, Yarey, la fillette de Duniya et de son deuxième mari, journaliste alcoolique dont elle est à présent séparée, vit chez le demi-frète de Duniya et sa femme, couple arrogant et riche.
Un jour de pénurie d'essence. Duniya fait la connaissance de Bosaaso, dont elle avait soigné la femme, aujourd'hui défunte, en service de réanimation. Bosaaso est aussi un grand ami du frère aîné de Duniya, Abshir, qu'elle adore et qui vit en Italie.
Entre ces deux êtres mûrs, prudents, meurtris par la vie, se tisse peu à peu, comme à contrecoeur, un lien délicat et solide, au gré de divers événements qui sont autant de <> ; l'adoption d'un bébé, le prêt d'un logement, la visite d'Abshir en Somalie...
Avec le talent qu'on lui connaît, Nuruddin Farah nous lait entrer au coeur de la réalité somalie et nous détache d'une vision <> de la littérature africaine, s'attachant aux mouvements de l'âme plus qu'aux paysages, aux cheminements individuels plus qu'aux péripéties. Les dialogues pleins de vie portent l'argumentation originale et pénétrante de Nuruddin Farah, et la manière tout à fait personnelle dont ce grand auteur pose des questions profondes, ici sur la valeur de l'aide humanitaire et des <> de l'Occident à l'Afrique.